LOUP DE MON COEUR

LOUP DE MON COEUR

Les anti loup jamais content 09 10 2017

 

 

Refusant d’être incités à protéger leurs troupeaux en contrepartie d’aides financières massives,

les éleveurs anti-loup manifestent aujourd’hui contre les minuscules avancées du prochain

« plan loup » qui leur reste pourtant très favorable et très anti-loup

 

Les travaux préparatoires au prochain « Plan national loup 2018-2023 », menés par l’État depuis

le début de l’année, laissent clairement entendre que ce plan, en cours de finalisation, reprendra

l’essentiel des mesures du précédent plan 2013-2017 : abattage massif de loups (avec pour seule

limite de ne pas dépasser un seuil théorique garantissant la « viabilité » de l’espèce) ; subventions

massives aux éleveurs pour la protection du bétail (salaire des bergers, clôtures, chiens de

protection et leur nourriture, cabanes pastorales) ; indemnisation en cas de prédation imputée

au « loup non exclu » (c’est-à-dire même par défaut en l’absence de preuve).

 

Les syndicats agricoles rejettent la principale nouvelle mesure consistant à n’indemniser que les

éleveurs qui ont théoriquement mis en place des moyens de protection de leur troupeau. Jusqu’alors,

les éleveurs sont indemnisés sans aucune condition, même s’ils ont laissé leur troupeau sans

protection (la loi n’impose ces moyens qu’avant d’autoriser l’abattage des loups, sans que ceci soit

vérifié sur le terrain). De quoi les anti-loup ont-ils peur ? Ils répètent pourtant depuis le début qu’ils

font tout pour protéger leur bétail… Rien ne garantit toutefois que cette mesure de bon sens, que nous

réclamions depuis longtemps, sera mise en œuvre efficacement, car l’État dit ne pas vouloir contrôler

sur le terrain le bon déploiement des moyens de protection subventionnés.

 

Une autre mesure envisagée par l’État consistera à favoriser les « tirs de défense » (près des troupeaux)

au printemps-été (saison d’estive) et à réserver les « tirs de prélèvement » (loin des troupeaux) à

l’automne-hiver et/ou à certains secteurs. Les chasseurs mandatés et les éleveurs pourront toujours

abattre les loups toute l’année près des troupeaux (« tir de défense »). Les chasseurs pourront toujours

le faire toute l’année par groupe de dix pour des « tirs de défense renforcée » (c’est-à-dire même loin

des troupeaux) et en battue pendant la saison de chasse (« prélèvements »). Cette chasse aux loups

généralisée ne suffit même pas pour les syndicats qui voudraient un plan d’élimination encore plus

radical, alors que la France bafoue déjà les textes européens classant le loup comme espèce

« strictement protégée ».

 

Enfin, ce nouveau plan ne prévoit toujours pas de développer sensiblement la recherche scientifique,

pourtant nécessaire pour améliorer les techniques d’effarouchement des loups et de protection du

bétail. L’accent est encore mis sur l’abattage des loups pour tenter -en vain- de satisfaire les éleveurs

et les chasseurs à court terme, sans aucune efficacité pour faire diminuer la prédation, alors

qu’une refonte du système serait nécessaire pour garantir la cohabitation à long terme.

 

 

Un rare loup du Mexique abattu par l'administratreur TRUMP.

 

 

En août, un loup du Mexique a été abattu aux USA, dans l’est de l’Arizona, par des agents du

Département de l’Agriculture. C’est la première fois en 10 ans que le gouvernement américain fait

abattre un loup du Mexique suite à des prédations sur du bétail.

 

Pour le Center for biological diversity, qui a toujours promu le retour du loup du Mexique,

l’administration Trump a agit ainsi pour des considérations politiques vis-à-vis de l’industrie de

l’élevage. Pour l’ONG, c’est un recul inutile. Elle plaide pour davantage de mesures de protection

des troupeaux et pour que les éleveurs ne laissent plus dans la nature les animaux morts qui attirent

les loups. Elle indique par ailleurs que de plus en plus de recherches montrent que les tirs de loups

ne résolvent pas la prédation sur les troupeaux sur le long terme.

 

Le tir du loup a été tenu secret les premiers temps avant que certains agents ne le dénoncent.

Si le Département s’est défendu en indiquant qu’il suivait le plan de gestion du loup actuel et qu’il

n’avait reçu aucune nouvelle direction de l’administration Trump, il est vrai qu’aucun loup n’a été

abattu pour cause de prédation pendant les mandats de Barack Obama (2 loups ont toutefois été

abattus pour comportement trop familier).

C’est le 15ème loup du Mexique abattu par le gouvernement depuis que le programme de

réintroduction a commencé en 1998. Des douzaines d’autres loups ont été par ailleurs retirés de la

nature et placés en captivité (4 adultes et 4 louveteaux en 2017).

 

Le loup du Mexique (Canis lupus baileyi, une sous-espèce rare du loup gris) a été poussé au bord

de l’extinction quand, en 1915, un programme fédéral avait pour but de tuer chaque loup de l’Ouest

américain. En 1950, le programme fut étendu au Mexique. Lorsque le loup du Mexique fut placé sur

la liste des espèces en danger dans les années 1970, seuls 5 loups purent être capturés pour commencer

un programme de reproduction en captivité en urgence. Les réintroductions (issues également de 4

autres loups qui étaient déjà en captivité) commencèrent dans le sud-ouest américain en 1998 et au

Mexique en 2011.

 

Début 2017, seuls 113 loups mexicains ont été recensés à l’état sauvage, un chiffre qui aurait pu être

bien supérieur si tant de loups n’avaient pas été tués ou retirés de la nature par le gouvernement,

principalement pendant l’administration Bush.

 

 

 

 

 

 

 

 



21/10/2017
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