Lyon 2000 manifestants contre l'abattage des loups
Quelque 2.300 personnes selon la police, 2.500 selon les organisateurs,
ont manifesté samedi à Lyon "pour dire non à la chasse au loup" en protestant
contre la réglementation actuelle qui autorise l'abattage d'un certain nombre
de canidés.
A l'appel d'une trentaine d'associations de protection de la nature et du loup,
dont Action Nature, la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), la Frapna
ou encore l'ONG Sea Shepherd, les manifestants ont défilé entre la place
Bellecour et la préfecture de région, qui coordonne le plan d'action national
sur le loup, où une délégation devait être reçue.
"Stop aux tirs", "Contre la déchéance de la biodiversité", Cohabitons avec
les loups" ou encore "Je suis Loup", pouvait-on lire sur des banderoles
et des pancartes tandis que des hurlements imitant ceux du loup accompagnaient
le cortège. Une autre manifestation est prévue dimanche à Nice.
"Les loups sont à la terre ce que les requins sont à l'océan. Ce sont des
espèces clés de voûte qui sont indispensables au fonctionnement harmonieux
de tout l'écosystème. Et quand on élimine les loups, ça a un impact sur toutes
les autres espèces qui en dépendent", a déclaré lors d'un point-presse le médiatique
fondateur de Sea Shepherd, le Canadien Paul Watson.
"Nous ne sommes pas les ennemis des bergers", a souligné pour sa part Allain
Bougrain-Dubourg, président de la LPO. "Mais il est inacceptable que des messages
politiciens prennent le loup en otage pour évoquer la situation difficile des bergers
(...) On ne peut pas admettre que le principe de cohabitation soit l'abattage d'un
quota global", a-t-il ajouté.
Son association, comme une trentaine d'autres, critique la régulation gouvernementale
de la population des loups, une espèce protégée au niveau européen et dont le nombre
est estimé à environ 300 dans l'Hexagone. L'Etat a fixé un quota de 36 loups pouvant
être abattus entre juillet 2015 et fin juin 2016, soit douze de plus qu'en 2014-2015.
Près de 9.000 (8.935) bêtes, essentiellement des ovins, ont été tuées par le loup en
France en 2015, soit un peu plus qu'en 2014 (8.768), selon des chiffres de la
Direction régionale de l'environnement.
Pour Pierre Athanaze, président d'Action Nature, "cela montre bien que l'augmentation
des tirs ne sert à rien".
"L'impossible cohabitation entre loups et élevages doit être reconnue avant que la
situation ne s'envenime davantage", juge pour sa part la Confédération paysanne.
A la mi-décembre, 34 loups avaient été abattus depuis janvier 2015, contre une
quinzaine en 2014.
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