Eleveurs, chasseurs, élus... mobilisation massive anti loup ce jeudi soir en Corrèze

Entre 500 et 600 personnes sont venues dire "non au loup" ce jeudi, à Millevaches, en Corrèze, alors que les prédations sont fréquentes, y compris en journée. Un rassemblement qui fait suite à l'annonce récente de la naissance de quatre louveteaux, portant à sept le nombre d'individus sur le plateau.

Eleveurs, chasseurs, élus… la mobilisation contre le loup était importante, ce jeudi 7 août, en début de soirée, à Millevaches en Corrèze, sur ce plateau sauvage où les prédations se multiplient depuis le printemps. La présence de trois loups adultes y est confirmée par la préfecture de la Corrèze depuis début juillet. La semaine dernière, elle annonçait même la naissance d’une portée de quatre louveteaux, issus d’une femelle italo-alpine et d’un mâle germano-polonais.

Un croisement "exceptionnel" pour les naturalistes mais une très mauvaise nouvelle pour les éleveurs dont le cheptel paye un lourd tribut au grand prédateur. « C’est un mouvement de ras-le-bol, du stress et du désarroi chez les éleveurs, a indiqué Emmanuel Lissajoux, président de la FDSEA de la Corrèze, syndicat qui a co-appelé au rassemblement avec les JA, les chasseurs, l’Association des maires et en présence de plusieurs élus (*).

« Certains veulent faire croire que ces naissances sont une joie alors que c’est un drame pour le pastoralisme », a-t-il poursuivi.

Baptiste Hayma, éleveur à Saint-Merd-les-Oussines possède 90 brebis et 250 vaches. Sur son cheptel, la dernière attaque a eu lieu le 1er août en fin de journée. Trois brebis ont été tuées. « Je ne peux pas être anti-loup mais la cohabitation n’est pas possible », observe-t-il, hésitant encore à arrêter sa production ovine « tant c’est ingrat ». Quant aux bovins, ils commencent aussi à être attaqués, or, les mesures de protection (chiens, filets) ne sont pas transposables aux troupeaux de vaches, observe-t-il.

"De protégé à chassable"

Le président de la Chambre d’agriculture Daniel Couderc souhaite « des tirs de défense pour prélever le loup. Après son changement de statut de "strictement protégé" à "protégé", on demande à ce qu’il devienne chassable ». Alors que le Modef, la Confédération paysanne et la CR étaient aussi présents, la FDSEA préconise que les agriculteurs et les chasseurs « aient les mêmes équipements que les louvetiers, notamment les lunettes thermiques ».

Sur le plateau de Millevaches, pour les manifestants, c’est l’avenir du pastoralisme qui se joue.

(*)  Dont les présidents des Départements de la Corrèze et de la Creuse, Pascal Coste et Valérie Simonet, le sénateur Daniel Chasseing, le député creusois Bartolomé Lenoir, le président de la chambre d’agriculture de la Haute-Vienne, Bertrand Venteau...

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