Un père et sa fille de 4 ans sortent un documentaire sur les loups 29 10 2021
Alpes-Maritimes : Après avoir suivi les traces des loups du Mercantour pendant trois ans, un père et sa fille de 4 ans sortent un doc
Naïs et son père Rémy sont partie sur les traces des loups du Mercantour depuis 2018
- Un père et sa fille ont décidé de partir à l’aventure sur les traces des loups du Mercantour et de filmer cette expérience.
- Après trois ans de tournage, ils sortent leur documentaire en avant-première ce samedi au cinéma de Tende.
- Le film sera ensuite diffusé sur France 3 mi-décembre.
« Loup, y es-tu ? », chantonne Naïs, une enfant d’à peine 2 ans à l’époque, sur le dos de son père Rémy Masséglia, qui marche sur les sentiers du Mercantour, dans les Alpes-Maritimes. Cette scène fait partie de Naïs au pays des loups, un documentaire qui retrace l’aventure « poétique et unique » d’un père et sa fille à la recherche de loups. Après trois ans de tournage dans les montagnes de la Roya, ces Breillois présentent en avant-première leur film ce samedi au cinéma de Tende, avant une diffusion sur France 3 mi-décembre.
Dans ces 52 minutes, des centaines de kilomètres de randonnée, dans la neige, sous la pluie ou en plein été, des heures d’images récoltées, des nuits de bivouac, à la belle étoile ou sous la tente. Un résumé de la « quête inutile et fabuleuse » de Rémy et Naïs : « Observer les loups, ces animaux dont on connaît l’existence mais qu’on ne voit jamais », raconte le vidéaste qui a vu sa vie changer en réalisant ce projet.
« En étant constamment relié à la nature pendant trois ans, on a pu voir évoluer la faune dans son intimité et comprendre ce qui s’y passe. Ça a quelque chose de formidable de se dire qu’on en est témoin et qu’en même temps, on en fait partie. On a aussi pu constater la vie d’espèces qu’on pensait disparues du territoire », confie-t-il.
« L’aventure, la priorité »
Une aventure qui a été surtout pensée pour être vécue avec sa fille Naïs, âgée d’un an au début du projet. « J’ai toujours eu l’idée d’élever ma fille au contact de l’environnement et la Roya est le meilleur endroit pour cela. De l’avoir avec moi, ça m’a permis de voir les choses à sa hauteur et de réfléchir autrement. Elle n’a encore aucune conscience de l’originalité de ce qu’elle vit. Pour elle, la nature, c’est son quotidien. Le film, c’est aussi une manière de lui laisser une trace de tous ces moments de vie uniques et de sa connexion poétique avec la biodiversité ».
Le documentaire s’est alors calqué sur les impressions de l’enfant, ses expressions et ses commentaires. « On a chacun respecté nos rythmes en plus de celui de l’environnement parce que c’était l’aventure la priorité », précise le père de famille. Pour ne pas déranger le monde sauvage, ils ont posé des caméras sur les arbres du Mercantour, qui se déclenchent au moindre mouvement. Les deux aventuriers utilisaient ensuite les images pour essayer d’affiner leur stratégie. « Prendre trois ans de temps de tournage nous a permis de vivre trois fois les saisons, les cycles et de pouvoir anticiper l’année d’après ».
En route pour un deuxième projet
Ça a également permis à Naïs de grandir et de devenir complètement à l’aise dans la nature. Elle sait maintenant reconnaître les traces d’animaux, les différentes espèces de fleurs, et a acquis tout le vocabulaire technique dans ce domaine. Et Rémy aussi a appris grâce à ce projet. « Au début, j’étais un papa inexpérimenté. C’est Gwenn, la maman, qui a mis dans mon sac et mes gestes tout ce qu’il fallait pour qu’un homme devienne un père. Elle a également fait toute la bande originale. Cette aventure père fille a été possible grâce à toute une équipe ».
Un travail qui a déjà été reconnu. Naïs au pays des loups a reçu le prix du meilleur documentaire au Golden bee international children’s film festival, un festival de films pour enfants en Inde. Alors, plus rien ne peut les arrêter. Naïs va repartir en expédition avec son père « pour un nouveau conte filmé sur les animaux fantomatiques ». Et toujours dans le Mercantour qui a « une richesse en biodiversité unique en Europe ». « Pas besoin de partir en grande expédition à l’autre bout du monde quand on a la chance d’avoir des animaux rares devant chez nous », conclut Rémy.
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